Oui, je suis loin d'être d'accord sur tout, mais la 1ere partie est assez intéressante.
Belle branlette de Lindgren dans ses paragraphes imho. Dire que les Knicks voulaient faire de Ewing une sorte de Chamberlain, fallait oser pour un mec qui a pris seulement deux fois 20 shots/match dans sa carrière.
Même chose pour le soit disant déclin défensif dans la raquette de NY. Les stats prouvent le contraire, et leur défense n'a jamais été aussi opaque qu'entre 92 et 95. Aussi, il parle de couverture sur Olajuwon de la part de Mason, mais c'est censé prouver quoi à part que Ewing était dépassé techniquement? Qu'il était sur le déclin? Mais bien sûr...
Je pense que NY a réduit ses chances de réussite non pas en faisant venir Nelson mais avant, pendant l'intersaison 92. Ils sont passé à un poil de cul de sortir les Bulls en ratant complètement leur game 7 à Chicago et ils ont voulu apporter quelques changements dont ils auraient peut être pu se passer:
1/ Trader Marc Jackson pour Doc Rivers et Charles Smith (connaissant les problèmes qu'ils ont eu ensuite dans la gestion)
2/ Ne pas resigner McDaniel pour une histoire de pognon
Ca ne les a pas empêché de faire la finale 2 ans plus tard en profitant toujours d'une assise défensive très dense mais j'ai l'impression qu'ils ont gâché 2 belles opportunités...
Pas terrible pour lancer une discussion Essayons plutôt ça :
Des reproches, évidemment, il y en eut. Ils refirent surface en avril 2008, lorsqu’on apprit qu’Ewing deviendrait Hall of Famer dès sa première année d’éligibilité, en compagnie d’Hakeem Olajuwon (inséparables, ces deux-là…) et de Pat Riley. Prenant le contre-pied des médias new-yorkais, quelques journalistes s’appliquèrent à déboulonner la statue du Commandeur. Canoniser le n°33 ? Pas si vite !
« Après son départ de Georgetown, Pat s’est complètement désintéressé de la défense pour se concentrer uniquement sur son scoring. Son égoïsme était légendaire. Il n’a jamais compris les nuances les plus subtiles du jeu. Les fans de la première heure n’ont pas oublié ses saucissons balancés dans le moneytime. Quand un journeyman avait le malheur de critiquer Ewing parce qu’il ne jouait pas en défense ou ne s’entraînait pas assez, il était coupé dès le lendemain. Lorsque Don Nelson songea à bâtir son attaque sans Ewing, lui-même se retrouva à la porte », écrivit un reporter de « Dime Magazine ».
Un tacle qui renvoyait à l’analyse faite par Hugo Lindgren pour « Slate » dès 2002.
« Il y a deux façons de considérer sa carrière. La belle version, c’est que Pat fut l’un des meilleurs centres de l’histoire et que seule l’incapacité des Knicks à le doter de bons coéquipiers l’empêcha d’atteindre son but. L’autre, c’est que c’était un joueur entêté, sans imagination, qui se croyait meilleur qu’il n’était et qui mena l’équipe à sa perte par son obsession à être l’option n°1 en attaque. C’était un clone de Bill Russell mais cela ne lui suffisait pas. Il voulait être un scoreur à la Wilt Chamberlain et les Knicks le voulaient aussi. Il devint l’un des meilleurs pivots de l’histoire avec son fadeaway jump shot ligne de fond, difficile à réussir et quasiment impossible à défendre. Il vécut de plus en plus loin du panier. Les Knicks auraient dû mettre un terme à cela dès qu’ils s’en aperçurent. La taille devient un avantage toujours plus décisif à chaque pas que vous faites vers le cercle. »
« New York a perdu la tête, pensant que l’équipe avait seulement besoin d’entourer son big man avec des joueurs unidimensionnels qui ne demanderaient pas la balle. Alors ils ont recueilli des éléments rejetés ailleurs – John Starks, Anthony Mason – et d’autres dont la carrière était sur le déclin – Xavier McDaniel, Rolando Blackman, Derek Harper, Larry Johnson. Mais Ewing ne produisait jamais assez d’attaque pour porter les Knicks. Leur défense dans la raquette et leur rebond offensif ont commencé à souffrir parce que Patrick ne bossait plus sur ce qui avait fait de lui une star à Georgetown. Dans les Finales 1994, le meilleur boulot de couverture sur Olajuwon n’a pas été réalisé par Ewing mais par Anthony Mason, qui faisait presque une tête de moins… »
« Avec la complicité du staff et du front office, Ewing s’est établi comme la seule option offensive légitime et rien ne put changer cela. Don Nelson a essayé de reconstruire l’attaque. C’était une idée à la fois brillante et stupide. Brillante parce qu’il avait vu les limites de Patrick. Stupide parce qu’il voulait transformer Mason en point forward. Ewing ne pouvant tolérer d’être éclipsé, Nelson et Mason ont quitté la ville. Si ses coaches avaient réalisé que son potentiel aurait été meilleur comme clone de Russell, ils auraient développé la puissance offensive de l’équipe et trouvé plus de shooteurs. Assez pour battre un Jordan au top ? Non. Mais assez pour profiter de son absence en 1994, 95 et 99 et peut-être briser la malédiction qu’Ewing va maintenant trimbaler pour l’éternité. »
Quelle place dans l’histoire ?
En jetant un œil au palmarès plus bas, vous noterez que l’intéressé disparut du deuxième cinq défensif après 1992… Bien sûr, l’ami Patrick n’eut jamais de Scottie Pippen. Mais après tout, Houston fut champion en 1994 avec un deuxième scoreur à seulement 14 points de moyenne (Otis Thorpe). Même remarque pour San Antonio en 2003 (Tony Parker à 15.5 pts). Hakeem Olajuwon et Tim Duncan furent assez forts pour s’imposer sans lieutenant.
S’appuyant sur le scénario des playoffs 1999, Bill Simmons (ESPN) conçut de son côté la « Théorie Ewing ». Il est une idée répandue qui veut qu’une équipe joue parfois mieux sans son franchise player. Quand votre meilleur élément n’est pas là pour vampiriser le jeu, les autres prennent leurs responsabilités et le collectif en sort gagnant. Pour Simmons, le parcours des Knicks en 1999 prouve que l’absence d’Ewing n’était pas si préjudiciable. Evidemment, la démonstration bute sur le résultat des Finales. Et son argumentation devient alors très faible : « Ewing Theory » ou pas, New York était trop limité en taille…
Huit ans après le départ du grand Pat, figure incontournable de la NBA des années 90 et membre du C.L.S. (Club des Losers Sublimes), on continue de refaire le match ! Les séries face aux Bulls, aux Pacers et au Heat sont devenues des classiques. « Slam » l’a classé 36e de son Top 50 des joueurs de l’histoire. Seuls Walt Frazier et Willis Reed peuvent prétendre avoir fait plus pour New York. Oui, le 21e meilleur scoreur de tous les temps (24 815 pts), icône de la Mecque du basket, fait partie du Top 10 des pivots « all-time ». Mais plutôt dans le troisième chapeau.
Le premier réunirait Kareem, Wilt et Bill (à vous de les classer). Le deuxième Hakeem, Shaquille et David Robinson (idem). Même avant de connaître la consécration, les deux derniers eurent un petit truc en plus. Entre 1992 et 1999, le Shaq était déjà un Hercule des parquets (27 pts, 12 rbds et 2.55 cts de moyenne). Robinson, lui, était un athlète sublime, aussi véloce et mobile qu’un arrière, décevant en playoffs, moins costaud mentalement mais plus complet des deux côtés du parquet (record à 71 pts, un quadruple-double comme Olajuwon).
Finalement, le seul tort de Patrick Ewing fut peut-être de naître cinq et six mois avant les deux joueurs qui ont trusté tous les titres NBA de 1991 à 98…
-Médaille d'or aux Jeux olympiques d'été de 1984 et aux Jeux olympiques d'été de 1992.
-Finales NBA en 1994 et 1999 avec les New York Knicks.
-Rookie of the Year en 1986.
-NBA All-Rookie First Team en 1986.
-Champion NCAA en 1984.
-Finales NCAA en 1982 et 1985.
-MOP du tournoi NCAA en 1984.
-11 sélections au All-Star Game.
-All-NBA First Team en 1990.
-All-NBA Second Team en 1988, 1989, 1991, 1992, 1993 et 1997.
-NBA All-Defensive Second Team en 1988, 1989 et 1992.
-Joueur ayant le meilleur ratio défensif (Defensive Rating) en 1993 (94,3), et en 1994 (92,9).
-Sélectionné parmi les Meilleurs joueurs du cinquantenaire de la NBA en 1996.
-Élu au Naismith Memorial Hall of Fame en 2008.
-Son maillot, le n°33 a été retiré par les New York Knicks.