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Décès de John « Hot Rod » Williams (1962-2015)
Par Mondial Basket Le 11 décembre 2015 à 17:20

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Atteint dun cancer de la prostate, John « Hot Rod » Williams sest éteint ce vendredi à lâge de 53 ans dans un hôpital de Baton Rouge. Ancien intérieur de Cleveland et Phoenix, son nom restera lié à une histoire de gros sous puisquil fut , au début des années 90, le joueur le mieux payé de la Ligue !
Des sous, des sous, des sous ! Cest lhistoire dun bon paquet de dollars. Ces billets verts qui ne font pas le bonheur mais qui y contribuent fortement. Question : qui touche le plus en NBA ? Quel est le premier homme à avoir gagné 5 millions de dollars par an ? Larry Bird ? Faux. Magic Johnson ? Faux. Donc, cest forcément Michael Jordan, le meilleur de tous. Eh bien non ! Le veinard sappelle John Williams, également connu sous le nom de « Hot Rod », du nom de ces voitures avec des roues gigantesques. Pourquoi « Hot Rod » ? Bébé, John se baladait toujours à quatre pattes en criant « Vroum, vroum ! »

Orphelin à 8 mois
Lhistoire de Williams est lun des plus beaux contes de fées qui soient. Durant lété 1990, le Heat offre un contrat sans précédent 26,5 millions de dollars sur 7 ans, dont 5 dès la première année à « Hot Rod ». Son bail avec Cleveland est arrivé à échéance. Les Cavs ont 15 jours pour saligner. Sinon, ils perdront leur joueur sans la moindre compensation. Quelques jours plus tard, ils font de lailier fort de 2,11 m et 111 kg le basketteur le mieux payé de NBA. Entre son enfance dorphelin et plusieurs affaires délicates lors de son passage à Tulane University, dont il fut le meilleur scoreur historique (16 pts de moyenne sur 4 ans), Williams est un survivant.
John naît dans la pauvreté la plus totale, le 9 août 1962 à Sorrento, un patelin de 750 habitants en Louisiane. Il a huit mois à la mort de sa mère, Annie.
« Je nai jamais vu une photo delle », confie « Hot Rod ». « Je ne sais même pas où elle est enterrée. Je sais très peu de choses sur elle, sinon que Dieu a rappelé à lui une bonne personne. »
On ne peut pas dire la même chose de son père qui labandonna peu de temps après la mort dAnnie. Il ne laissa quune chose à son fils : son nom. « Hot Rod » se présenta en tant que John Washington Jr. jusquà ce quune étude de son certificat de naissance, au lycée, révèle son nom légal : Williams. Etre abandonné laisse évidemment des cicatrices impossibles à refermer. Elles marquent un homme à vie. Michael Green, qui fut lagent de John, se souvient :
« Quand je lui ai demandé le nom de son père, il sest mis à pleurer. Je lai laissé. Je suis revenu 10 minutes plus tard, il pleurait toujours. »

Les voisins ont une vision dhorreur
Le grand-père maternel, Felton Williams, récupère le bébé. Il fait de son mieux mais ce nest pas toujours suffisant. Le vieil homme est aveugle. Les gens qui passent devant la maison entendent souvent des cris. En sapprochant, ils découvrent un bambin sur un matelas râpé, entouré de mouches et dinsectes rampants. Cest la vision dhorreur qua Barbara Colar, une voisine, tous les jours en rentrant chez elle.
« Un soir, jai eu limpression que le bébé me regardait en me disant : « Emmène-moi, je suis à toi ». Je lai pris et je lai adopté. »
« Hot Rod », comme elle le surnomme, rejoint ainsi une famille de quatre enfants. Mais John est toujours dans un milieu pauvre et il ny a pas dhomme au foyer.
« Cest dur de grandir sans père, sans quelquun pour te dire quoi faire ou ne pas faire », confiait-il. « Ma mère dadoption se tua à la tâche pour nous. Elle avait deux boulots. Quand elle partait, à 6 h du matin, je dormais encore et quand elle rentrait le soir, jétais déjà couché. On était livrés à nous-mêmes toute la journée. Pour moccuper, jai commencé à jouer au basket. »
Le terrain était en cendrée. Pas du luxe. Ne pouvant travailler son dribble, John va devenir un adepte du shoot dès la réception de la balle. Williams comprend très vite que le basket lui permettra de sortir de la misère. Contacté par Tulane University, il nhésite pas une seconde quand il reçoit une boîte de chaussures renfermant 10 000 $. Régulièrement, pendant sa carrière universitaire, on glissera sous sa porte des enveloppes contenant 1 000 $. Toutes ces petites primes, évidemment contraires au règlement NCAA, furent à lorigine de ses ennuis.
« On me donnait cet argent, je nallais pas le refuser. Ma mère et moi navions rien, absolument rien. On avait besoin de vêtements, de chaussures Je navais jamais lu le règlement. »

Il risque 17 ans de prison pour corruption
Entre 1981 et 85, Williams fait les beaux jours de la fac. Aux yeux des scouts NBA, il est un premier tour de draft en puissance. Mais une bombe explose. John et quatre autres joueurs sont poursuivis dans une affaire de matches arrangés. « Hot Rod » est accusé davoir touché 8 550 $ pour truquer les scores des rencontres face à Southern Mississippi, Memphis et Virginia Tech. Arrêté le 27 mars 1985, il nie les faits. Bien sûr, cela ne suffit pas. La machine judiciaire est en marche. Il risque 17 ans de prison. La NBA fait passer une circulaire stipulant quil peut se présenter à la draft mais que le commissioner, David Stern, devra donner son assentiment. Seul Cleveland croit en sa bonne foi. Les Cavaliers le sélectionnent en 45e position. Williams est jugé pour corruption et conspiration. Le premier procès est annulé. Il faut attendre le second, le 16 juin 1986, pour que Williams soit relaxé, blanchi des cinq chefs dinculpation.
« Je nai jamais eu peur, je savais que jétais innocent. Le plus dur était de ne pas pouvoir jouer en NBA et dentendre tous ces mensonges à mon sujet sans pouvoir répondre. »
Un an plus tard, après une pige en USBL, « Hot Rod » démarre enfin sa carrière NBA. Au début des années 90, il devient riche. Très riche. Il se fait construire une villa gigantesque dans la banlieue de Cleveland. A lautre bout de la propriété, il fait bâtir une autre maison pour Barbara Colar. Avec sa femme Karen et leurs trois enfants (il en aura un quatrième), John a trouvé son havre de paix. Il ne veut pas en bouger. Cest pour cela quil a refusé une proposition de Seattle.
« Jadore léquipe, lendroit est calme et cest bien pour ma vie de famille. Je ne voulais pas partir, même pour gagner encore plus dargent. »
Un choix qui satisfait pleinement Lenny Wilkens, le coach des Cavs.
« Je sais que je peux compter sur lui tous les soirs. Il est très appliqué, peut marquer, prendre des rebonds, réussir des contres. Cest un excellent joueur déquipe. »

Un salaire qui fait jaser
Daucuns estiment que la note est un peu salée pour un joueur dont les stats natteignent pas des sommets (11.7 pts et 6.7 rbds par match en 1991). Mark Bartelstein, son agent, a son avis sur la question.
« Laissons parler les médisants. John mérite chaque centime de son salaire. Cest le professionnel absolu, le rêve pour nimporte quel coach. Il accepte tout ce quon lui demande. Il se moque de ses chiffres personnels, seule la victoire compte pour lui. »
Un bel hommage pour une belle saga. Une histoire que le membre de la confrérie Alpha Phi Alpha, fan de Richard Pryor et Chuck Norris, compare à une montée descaliers.
« Certaines marches étaient pourries. Je suis tombé, jai été retardé mais je nai jamais abandonné. Si tu laisses tomber un instant, tu as perdu pour toujours. »
Rebondeur et contreur solide, Williams dispute neuf saisons dans lOhio entre 1986 et 1995. En 1987, il est retenu dans la All-Rookie First Team en compagnie de ses deux coéquipiers Ron Harper et Brad Daugherty (le meneur Mark Price dispute lui aussi sa première saison NBA cette année-là). A titre personnel, « Hot Rod » sest affiché à 14.6 points, 7.9 rebonds, 1.9 passe et 2.1 contres sur 80 matches, tous disputés comme starter. Durant cette fameuse année 1990 qui voit le Heat lui dérouler le tapis rouge, lintérieur des Cavs signe sa meilleure saison dans la Ligue en tant que 6e homme (16.8 pts, 8.1 rbds, 2 pds, 1 int, 2 cts).
Hélas, Cleveland a le tort dévoluer dans la même poule et la même Conférence que léquipe dun certain Michael Jordan. Pour « Sa Majesté », les Cavaliers sont au mieux une proie facile, au pire un bon punching ball. Cinq affrontements en playoffs, cinq qualifications pour les Bulls. Lexploit dans le Game 2 de la finale de Conférence Est 1992 (victoire 107-81 dans lIllinois) restera sans lendemain. Sur cette campagne longue de 17 matches, le n°18 de Cleveland a tourné à 15 points et 7.6 rebonds.
Privé de son pivot Brad Daugherty, diminué au dos et remplacé par John Williams sous le cercle, la franchise de lOhio parvient à équilibrer son bilan (43-39) et à faire durer le plaisir en 1995 mais New York accède facilement aux demi-finales de Conférence (3-1). Williams, à qui les Knicks avaient plutôt bien réussi en saison régulière (16.5 pts et 9 rbds sur 4 matches), bouffe la feuille de match durant la série (6.8 pts à 28.6% et 6.3 rbds). Le 7 octobre de cette même année, Cleveland cède son intérieur à Phoenix contre Dan Majerle, Antonio Lang et un premier tour de draft, utilisé en 1997 pour récupérer le meneur Brevin Knight.
A 33 ans, « Hot Rod » est diminué par les blessures et moins productif au scoring (7.3 pts sur 26.6 mn) mais il fait le taf ailleurs quand son corps le laisse tranquille (6 rbds, 1.5 ct). Le souci, cest que cette équipe de Phoenix a laissé passer sa chance face aux Bulls puis contre les Rockets. Le transfert de Charles Barkley à Houston le 19 août 1996 valide un constat déchec. Pour John Williams, le soleil se couche rapidement : les Spurs sortent deux fois Phoenix au premier tour des playoffs (3-1 en 1996 et 98) et les Sonics en font autant en 1997 (3-2).
Coupé le 30 juin 1998 alors que sa production est tombée à 3.7 points et que la concurrence de Clifford Robinson est devenue rédhibitoire, le meilleur contreur de lhistoire des Cavs (1 200 blocks, battus par Zydrunas Ilgauskas et ses 1 269) et leader au nombre de minutes jouées (20 802, battues depuis par LeBron James) atterrit à Dallas où il ne disputera que 25 matches, trahi par son dos.
Au lendemain dun blockbuster deal qui lenvoie à Boston, en août 2000, « Hot Rod » met un point final à sa carrière. Il sest éteint ce vendredi à 53 ans, dans un hôpital de Baton Rouge, pas très loin de Sorrento où il avait créé sa société de constructions de maison. Un business qui lui permettait de sadonner à sa passion : larchitecture.



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