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posté par Beaman : |
BASKET- David Stern : «La Nba n’est pas encore prête à avoir des franchises en Europe »
David Stern et Adam Silver, actuel et futur commissionaire de la NBA, en Février 2014 Totem du sport business mondial, David Stern a façonné durant 30ans la National Basketball Association. La ligue modèle. En février prochain, ce fils d’épiciers new-yorkais passera la main à Adam Silver. L’occasion pour les deux hommes d’évoquer le basket et aussi le sport mondial.
Les matches de Nba en Europe affichent toujours complet en Europe. Allez-vous y développer des franchises ?
David Stern. Nos aspirations sont modestes. Un jour cela arrivera mais on doit d’abord continuer à se développer à l’international pour que plus d’enfants jouent afin de poser des bases solides. Cela nous donne le temps d’observer le business en Europe, la construction de salles de standard Nba et de développer la retransmission de nos matches avec de nouvelles chaînes pour que les fans nous voient. Pas seulement à la télévision mais sur les différentes écrans avec les technologies numériques. La Nba n’est pas encore prête à avoir des franchises en Europe. Un jour, ce sera le cas.
Adam Silver. L’explosion du numérique permet aux franchises une présence virtuelle sur tous les continents. Les fans suivent leurs équipes sur les différents supports. Le seul problème finalement, c’est le décalage horaire qui oblige parfois à rester éveiller la nuit.
David Stern. Notre prochain défi sera de programmer les matches aux Etats-Unis de manière à obtenir une audience internationale plus importante en prime time.
Quelle sera la prochaine étape du développement de la Nba ?
David Stern. Implanter des franchises hors des Etats-Unis est un joli projet mais il ne s’agit pas de l’étape ultime. Nos médias sociaux constituent une base forte de développement. La Nba possède plus de 300 millions de personnes qui la suivent. Si nous étions un pays, nous serions le troisième au monde. Je ne sais pas si c’est vrai mais Adam (Silver) dit qu’il y a la Chine, l’Inde et la Nba (rire). Nous ouvrons des bureaux à Mumbaï en Inde, à Rio, à Hong Kong. Nos opportunités grandissent en terme d’exposition télévisée, de sponsors … Ces fondations permettent de mettre notre sport entre les mains de plus en plus de fans.
Que manque-t-il à l’Europe pour accueillir des franchises Nba ?
Adam Silver. C’est avant tout un problème de salles de standard Nba. Si nous revenons à l’O2 Arena de Londres, c’est qu’il s’agit d’une salle de calibre Nba. Mais il y en a peu d’autres en Europe. Notre modèle économique doit aussi s’implanter. Les équipes participent à un championnat mais il leur faut aussi réaliser des profits. Ces conditions n’existent pas complètement pour l’instant.
David Stern. Il faut rester modeste. Les franchises jouent au minimum 41 fois à domicile par saison. Si un fan paie un montant important pour un match, pourra-t-il recommencer pour la saison ? Il faut travailler pour que l’intérêt des fans grandisse. Je n’ai aucun doute sur le fait que cela arrive un jour.
Les technologies numériques ont-elles permis à la Nba de vivre sa révolution ?
Adam Silver. Nos joueurs furent les premiers sur Twitter, ils établissent des tendances sur les médias sociaux où nous sommes devenus leaders. On continue à écouter nos fans, c’est essentiel.
David Stern. La plupart des fans ne vont pas aux matches car l’univers des retransmissions télévisées est devenu si riche. Aujourd’hui, vous pouvez regarder votre propre match, choisir les angles de caméras, suivre le joueur de votre choix sur un grand écran avec un son de qualité cinéma. Il suffit ensuite de proposer des horaires pour suivre ces matches dans les meilleures conditions. Je compare notre sport à celui de mon ami Richard Scumadore (Président de la Premier League). Il a exporté des rencontres aux Etats-Unis, en Asie. Cela montre une chose : Les grandes ligues de sport vont devoir changer d’attitude, s’adapter encore à leurs fans.
« La France possède d’excellents athlètes »
La France est le pays possédant le plus de joueurs en Nba *, hors Etats-Unis, alors que le basket n’y est plus un sport majeur. Pourquoi ?
David Stern. Les équipementiers de sport repèrent dès le plus jeune âge les meilleurs joueurs de tennis, de basket, de football. Où qu’ils soient. La France possède d’excellents athlètes, de bonnes structures grâce au président de la FIBA Yvan Mainini. Il a travaillé sur la formation. Même si les équipes de clubs ne performent pas au niveau européen, les fondations du basket sont solides. La Nba recueille le bénéfice de cette politique même si la Ligue française n’a pas eu la chance ou le savoir-faire pour améliorer la situation.
Adam Silver. On doit accorder du crédit à Yvan Mainini d’avoir construit des structures permettant de repérer les jeunes talents.
Tony Parker et Boris Diaw ont investi dans des clubs en France*. Cela vous séduit ?
David Stern. C’est un ensemble de choses. Ils savent d’où ils viennent et veulent rendre à leur sport. C’est formidable de voir des personnes douées et membres d’un petit cercle utiliser leur succès et leur savoir-faire pour permettre à leur sport de grandir.
Adam Silver. Lorsque Tony Parker investit en France, cela accroit aussi le partenariat avec sa propre franchise Nba. Il apprend, comprend ce qui se passe et participe aussi à la progression du business en France.
Quel est le moment le plus fort à la tête de la Nba ?
David Stern. Je retiens surtout l’énergie dépensée pour combattre des menaces et créer de nouvelles opportunités. Je me souviens de l’annonce de la séropositivité de Magic Johnson, du jour ou Latrell Sprewell a étranglé son coach (en 1997). Ou lorsque Ron Artest s’est battu dans les tribunes (en 2004). C’était mon job d’éviter ce genre de choses. Bon, j’ai pu disposer de belles places pour de grands matches mais lorsque vous êtes dans le management de crise... Le sport est sans doute le domaine d’activité dans lequel le management de crise reste si important car vous avez affaire à des êtres humains.
Et un événement positif ?
David Stern. Les JO de 1992 lorsque l’équipe américaine monte sur le podium pour recevoir la médaille d’or. J’ai en mémoire l’adoration qui l’accompagnait. Ils étaient comme un orchestre philarmonique auxquels les fans crient bravo.
Propos recueillis par
*L’Asvel et Bordeaux.
LeParisien.fr |
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